Le médecin qui a mis en garde le monde contre le coronavirus est mort

La mort de Li Wenliang, un médecin chinois a déclenché un torrent de colère sur les réseaux sociaux. Et pour cause, ce docteur était le premier à lancer l’alerte sur la violente épidémie qui a frappé l’Empire du Milieu et d’autres territoires à l’international. L’homme a été censuré et arrêté pour « trouble à l’ordre public ». Aujourd’hui le lanceur d’alerte est décédé des suites de ce virus mortel.

Une photo le laissant apparaitre couvert d’un masque chirurgical a été le déclencheur d’un hashtag sur Weibo, le Twitter chinois, avec pour intitulé #JesuisaussiLiWenliang. Ce mot-clé a interpellé de nombreux internautes indignés par l’attentisme autour du cas de ce médecin décédé. Une actualité relayée par nos confrères du Figaro et de BBC.

C’est l’histoire d’un médecin martyr. Li Wenliang, docteur chinois à l’origine du lancement d’alerte sur la menace du coronavirus s’est éteint des suites de cette maladie mortelle. Son décès a entraîné une réelle vague d’indignation parmi les internautes chinois. Et pour cause, peu après son avertissement, l’homme a été arrêté pour « trouble à l’ordre public » après que sa prédiction se concrétise. Le régime chinois a ouvert une enquête suite à cet évènement. Certains médias avaient déjà annoncé la mort de l’ophtalmologue avant que cette dernière soit confirmée officiellement.

Muselé par les autorités chinoises

Li Wenliang, le médecin qui a tenté d’avertir le monde sur la présence du coronavirus, une maladie mortelle qui a fait 636 morts. L’ophtalmologue de 34 ans travaillait au Wuhan Central Hospital en décembre quand il a montré des tests diagnostiquant une maladie inconnue qui ressemblait au SRAS, la première maladie grave et hautement transmissible à émerger pendant le XXIème siècle. Un virus dont le bilan était de 349 morts en Chine continentale durant l’année 2002 et 2003. L’homme a tenté de lancer l’alarme sur un groupe de messagerie instantanée pour mettre en garde ses amis et ses collègues. A ce moment-là, les censeurs ont été interpellés par cette publication devenue virale.

Le médecin qui a mis en garde le monde contre le coronavirus est mort

Une indignation digitale

Suite au décès soudain du médecin martyr, les internautes se sont indignés du sort de l’ophtalmologue érigé en héros. « J’espère qu’il n’y a pas d’interpellation au Paradis. Repose en paix ! » peut-on lire sur un commentaire qui a été soutenu par de nombreuses mentions j’aime. La mort de Li Wenliang a été l’objet d’une tendance communautaire sur Weibo [ndlr : le Twitter chinois] avec l’apparition du hashtag « liberté d’expression », un mot-clé qui a fait l’objet de censure avant d’être bloqué. Les manifestants pro-démocratie hongkongais ont également relayé la chanson des Misérables Do you hear the people sing ? Un hymne à ces partisans de la libre parole du territoire indépendant situé au sud-est de la Chine.

Une confirmation de l’hôpital

L’hôpital où officiait le médecin martyr, le Wuhan Center Hospital, a relayé cette nouvelle qui a affligé de nombreux chinois. « En luttant contre l’épidémie de pneumonie due au nouveau coronavirus, notre ophtalmologue a été infecté. Il est mort malgré tous les efforts que nous avons fait pour le ramener à la vie. Nous sommes endeuillés » a confirmé le personnel de l’établissement. Une confirmation qui a mis fin aux rumeurs de nombreux médias de l’Empire du Milieu.

Une surveillance de l’information

De nombreuses publications fleurissant sur les réseaux sociaux chinois ont été l’objet de contrôle de l’opinion publique. Le président actuel avait décrété qu’il allait élaborer une stratégie pour dissiper l’anxiété générale face à la menace de ce nouveau coronavirus mortel. Un expert officiel de Shanghai a décrété que seulement « 40% » des actualités devaient concerner cette maladie afin de limiter la psychose ambiante. Des directives déployées par la Direction de la Propagande afin de « réchauffer les cœurs » tout en limitant les risques sur l’économie chinoise.

Des chiffres contradictoires

Si les autorités chinoises se sont chargées de réduire la peur en contrôlant les publications sur les réseaux sociaux, il demeure certaines contradictions entre les tendances et les chiffres. Le hashtag a ainsi été abaissé au 21e rang des tendances sur le Twitter chinois, un classement non cohérent avec les indicateurs du nombre de vues. « Quelqu’un est mort mais il est encore en vie » peut-on lire sur le support d’expression. Une publication qui cite le poète célèbre Lu Xin.

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