Ce samedi 30 juin 2018, le sergent-chef Lahoko Mohamed Zerbo, accusé dans le dossier du putsch manqué du 16 septembre 2015 au Burkina, a été le premier à être appelé à la barre. Il a soutenu, au deuxième jour de son interrogatoire, que « des éléments réfractaires du Régiment de sécurité présidentielle (RSP) » étaient également sur le terrain durant la période du coup d’Etat.
Les interrogatoires des accusés dans l’affaire dite du putsch des militaires de l’ex-garde présidentielle, se sont poursuivis ce samedi 30 Juin avec le premier inculpé, le sergent-chef Zerbo. Au cours de l’audience il a affirmé qu’au moment du coup d’Etat il y avait d’autres éléments du RSP qui étaient sur le terrain avec d’autres objectifs. « Il y avait des éléments réfractaires du RSP qui faisaient autre chose que ce que nous faisions, le maintien de l’ordre », a-t-il indiqué, déclarant que son véhicule même a essuyé des balles et qu’il a rendu compte à son supérieur, sans autres précisions. Il se dit être étonné que ces éléments ne soient pas sur le banc des accusés.
L’accusé à la barre a confié que lors des événements il n’a effectué que « des missions d’observation, de maintien de l’ordre et d’escorte ». Et à Ouagadougou, mis à part la mission au sein du Palais présidentiel, il lui a été confié des missions dans des points comme vers le SIAO (Salon international de l’artisanat de Ouagadougou), devant l’Hôtel Lybia, le pont de Boulmiougou et la radio Savane FM.
A propos de sa mission vers le SIAO, le sergent-chef Lahoko Mohamed Zerbo dit avoir été mis au courant que des éléments réfractaires y étaient et il lui a été demandé de s’y rendre pour des observations. « Quand nous sommes arrivés vers le SIAO on a vu une fumé qui sortait d’une cour. On s’y est rendu et on a vu un projectile qui n’a pas explosé. On a éloigné les gens car cela peut s’exploser à tout moment », a-t-il confié, précisant qu’il ne « savait même pas que c’était le studio Abazon » du membre du mouvement de la société civile le Balai citoyen Serge Bambara alias Smockey.
L’inculpé dit avoir mené également une mission d’escorte d’un véhicule Mercedes, dont il ne connait pas les occupants, sur Zorgho. « Je ne suis pas rentré chez Simon Compaoré (actuel ministre d’Etat auprès de la présidence) et je n’ai pas été à la radio Lafi » qui ont été saccagés lors du coup d’Etat. Le sergent-chef Lahoko Mohamed Zerbo est poursuivi pour des faits « d’attentat à la sûreté de l’Etat, meurtre, coups et blessures volontaires et dégradation de biens ». Mais celui-ci soutien, au cours de son interrogatoire, qu’il n’a tué personne ni porté des coups à quelqu’un durant la période du putsch. Sur les faits de meurtre, le procureur militaire a donc souhaité que « des questions subsidiaires soient posées » en vue de permettre « de requalifier ces faits en crime contre l’humanité ». Si les faits de meurtre ne sont pas requalifiés, les accusés continueront de dire qu’ils n’ont pas tués des gens alors qu’il y a bien eu des morts par balles, selon le parquet.
Pour la défense, si le parquet n’a pas de preuves qu’il abandonne simplement les poursuites de meurtre, notant que si le procureur a soulevé la question, c’est parce qu’il est « mal à l’aise ». Le président du tribunal Seydou Ouédraogo, après avoir écouté les parties indique que la question de requalification des faits pourrait être discutée à la fin des débats si cela était nécessaire.
L’audience a repris aujourd’hui 02 Juillet 2018. Nous vous reviendrons pour plus d’informations.
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