Les Koglwéogo de Wapassi au secteur n°31 de Ouagadougou dans l’arrondissement n°7, par le truchement de son président Bernard Ilboudo, a convoqué la presse, le dimanche 1er juillet 2018, à son siège à Wapassi. Objectif, demander la libération des 4 juges Koglwéogo incarcérés à la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO) par le procureur du Faso.
Dans la matinée du dimanche 1er juillet 2018, selon Bernard Ilboudo, président des Koglwéogo, Wapassi était en ébullition. Et pour cause, quatre Koglwéogo ont été arrêtés et incarcérés à la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO) par le procureur du Faso. Dans l’après-midi, bien que la foule se soit dissipée, des grognements se faisaient toujours sentir. Selon Bernard Ilboudo, tout a commencé avec un présumé voleur du nom de Ouattara Alassane qu’ils ont arrêté.
Ce présumé voleur en question, avait volé une somme de près de 6 millions de FCFA, qu’il a partagé avec ses complices. Avec les efforts des Koglwéogo, Bernard Ilboudo a affirmé qu’ils ont pu mettre la main sur ses complices. Et l’un d’eux, explique le premier responsable des Koglwéogo, figurait Abdoulaye Ouattara qui a reçu sa part de 250 000 FCFA. «Nous avons interpellé tous les complices qui ont accepté remettre leur part du butin reçue. Mais Abdoulaye Ouattara, reconnaissant les faits qui lui sont reprochés, a fixé un délai de remboursement de 12 jours. Chose que nous avons accepté. Joint au téléphone le 13e jour, ce dernier nous a fait comprendre que les Koglwéogo ne sont pas la justice et par conséquent, il ne va pas rembourser l’argent», a expliqué Bernard Ilboudo. C’est pourquoi, poursuit-il, le groupe d’autodéfense a dépêché deux éléments pour l’emmener au siège.
Toujours selon le président, lorsqu’il a refusé une fois de plus de rembourser l’argent, «nous l’avons enchaîné et sur place, il a fait sortir son téléphone et il a appelé quelqu’un qui est venu remettre l’argent et il nous a fait comprendre qu’il connaît des personnes bien placées et qu’il allait débourser de l’argent, même si c’est un million pour qu’on anéantisse notre Koglwéogo». A l’en croire, effectivement, 17 jours après cet incident, le commissariat de Boulmiougou l’a interpellé et lui a demandé dans quelle circonstance le Koglwéogo de Wapassi a été créé, lequel Koglwéogo dont il est président : «je suis le fondateur du groupe d’autodéfense de Wapassi. Et ce qui m’a motivé à le créer, était dans l’unique but de mettre un terme au vol, à l’escroquerie et au grand banditisme dans notre quartier». Ce dernier a fait savoir que lui-même étant victime à plusieurs reprises de vol, a constitué une motivation suffisante pour créer le Koglwéogo. « J’étais éleveur et c’est à cause des voleurs que je n’ai même plus un poulet dans ma maison. Les voleurs venaient nuitamment égorger mes moutons et les femelles qui étaient en gestation, ils évacuaient les petits et s’en allaient avec les carcasses», foi de Bernard Ilboudo à l’officier du commissariat de Boulmiougou. Il a ajouté que le jour de l’inauguration du groupe d’autodéfense de Wapassi, deux policiers dudit commissariat ont pris part à la cérémonie inaugurale. De même que la gendarmerie de Boulmiougou qui a été informée, mais n’a pas pu assister à la cérémonie.
Bernard Ilboudo dans son argumentaire, a laissé entendre que malgré sa bonne foi, l’officier refuse d’entendre raison et lui a fait savoir qu’il a dépouillé un citoyen de ses biens. Dans la même veine, selon les dires du chef Koglwéogo, l’officier a ajouté que la décision vient du procureur du Faso. «Sur ce, les 5 juges qui composent notre juridiction y compris moi avons été interpellés pour être auditionner. A l’issue de l’audition, nous étions étonnés de voir des kalachnikovs braquées sur nous, pour nous envoyer à la MACO. Chose que nous avons refusé et nous leur avons dit que nous ne sommes pas des voleurs et nous ne voulons pas non plus quitter le pays», a-t-il expliqué. A l’écouter, après ce malentendu au commissariat, une convocation est encore venue dans les jours qui ont suivi au nom des 5 juges. Bernard Ilboudo qui était en déplacement à Koudougou n’a pas pu se présenter dans ledit commissariat, mais les quatre autres, ont répondu.
Et du commissariat, les quatre juges ont été conduits directement à la MACO. «Lorsque nous nous sommes rendus en justice pour comprendre la raison pour laquelle nos quatre juges sont détenus à la MACO, la justice nous a fait comprendre que nous détenions illégalement des armes et que nous gardons des personnes dans notre siège dont le délai dépasse celui fixé par la loi», a-t-il renchéri. Avant de clore son propos, Bernard Ilboudo a laissé entendre que rien ne justifiait cette arrestation des 4 juges détenus à la MACO, il y a de cela 6 jours, mais juste un «coup monté» de Abdoulaye Ouattara avec l’appui de ceux qu’il appelle les «personnes haut placées». En revanche, le premier responsable des Koglwéogo de Wapassi demande la libération pure et simple de leurs éléments. «Si rien n’est fait, nous verrons avec les autres Koglwéogo les mesures à prendre», a-t-il promis.
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