Burkina Faso : Les douilles ramassées sur les champs d’exécutions sommaires étaient les rebuts de balles assassines plantées dans les corps de victimes innocentes

escadron de la mort motorisé, grassement primé qui serait l’agent de la diffusion de la mort en ces lieux et en ces temps qui se figent dans l’histoire de notre pays et interrogent sa nation.

Ce commando dont la base serait pratiquement localisée, dispose de moyens de mobilité et de rapidité pour répandre la mort suivant les instructions de commanditaires assoiffés de sang.

Ces évènements semblent être la résultante des changements à la tête de l ‘appareil de défense de notre pays à travers les nominations d’un nouveau ministre de la défense et d’un nouveau chef d’état-major général des armées. On le voit clairement, ces changements consacrent un virage doctrinaire dans la guerre anti-terroriste.

Il s’agit désormais de perpétrer un nettoyage ethnico-territorial contre les peuls considérés comme les complices des terroristes.

 Le projet évictionniste est en place et son aboutissement prévisible est le remplacement ethnique des peuls.

 Le ciblage systématique des hommes objet de ce carnage, révèle des relents d’épuration ethnique. Le rapport du MBDHP offre à constater que les populations des zones ciblées ont désormais peur de leurs FDS pourtant payées et missionnées pour les défendre.

La déduction évidente de ce constat est que ce génocide ne fait que renforcer les terroristes cadeautés en crédibilité humaniste par effet de comparaison avec les FDS. 

Il est à craindre malheureusement que ce changement de stratégie de lutte anti-terroriste n’engendre en réponse une réadaptation stratégique des terroristes qui pourraient alors inventer des stratagèmes encore plus complexes, plus dévastateurs et plus meurtriers.

Ce génocide, qui fait l’objet d’un négationnisme infantile, qui met la justice au lit, qui rencontre l’omerta des cercles d’influence, qui est même bêtement défendu par des fous de médias sociaux, offre ce constat implacable. Il annonce le renversement de l’Etat de droit.

Les principes sacrés d’humanité qui sont portées par notre loi fondamentale et ses dérivés perdent toute crédibilité.

Un Etat qui valide le génocide est-il crédible pour juger et condamner un criminel économique, un voleur de mouton ou de téléphone portable.

 Cet Etat n’a aucune crédibilité en jugeant ses opposants proposés à l’élimination politique. Cet Etat a beau passer des mois voire des années à juger des Burkinabé pour atteinte à la sûreté de l’Etat doit être soumis à cette question : de quel Etat s’agit-il ?

 Ceux qui minimisent même de bonne foi ce génocide, au nom de la lutte contre le terrorisme doivent savoir que l’appétit venant en mangeant, la soif de sang pourrait s’étendre à des cibles que l’imagination la plus fertile n’appréhenderait pas.

Il n’est pas exclu que cette folie meurtrière légitimée ne cible des militants politiques dans ces régions et ne soit qu’un banal instrument de défrichage politique funeste.

 Ceux qui justifient l’injustifiable avec une insouciance déconcertante doivent savoir que la violence aveugle peut s’abattre sur eux à tout moment.

 Au moment où l’on dresse en statues des victimes d’assassinats, au moment où l’on tient un procès pour juger des motifs d’assassinats et que l’on annonce d’autres, il serait de simple logique de s’inspirer de cet état d’esprit pour dire non à ces assassinats massifs.

La dangereuse perspective qu’ouvre cette fin de l’Etat de droit est la tentation de s’organiser pour se défendre contre cette barbarie politique clanique organisée qui combinerait épuration ethnique et politique.

Devant une telle gravité, devant le silence complice des hauts tenants de l’Etat, nous interpellons la société civile pour qu’elle emprunte le chemin de courage des lanceurs d’alerte et du MBDHP.

Nous hissons un signal fort aux nations fortes et civilisées comme les Etats Unis et la France qui sont des partenaires de notre pays dans la lutte contre le terrorisme. A l’ambassadeur de France nous posons ces questions.

Allez-vous continuer à prélever l’argent des contribuables de la France, patrie des droits de l’homme, pour armer des escadrons génocidaires ?

 La France du général de Gaulle qui a lutté contre la barbarie, peut-elle souiller son image en armant des bras génocidaires ?

La patrie de Robert Badinter, le père de l’abolition de la peine de mort va-t-elle faire le lit de génocidaires apologistes des exécutions sommaires ?

A l’ambassadeur des Etats Unis nous posons ces questions.

 Les Etats Unis qui font de la lutte contre la violation des droits humains un motif d’ingérence extérieure vont-ils financer et soutenir des hors-la-loi qui prônent l’épuration ethnique ?

 Les Etats Unis vont-ils aider à l’activation de la cour pénale internationale pour arrêter ces nouveaux génocidaires sahéliens ?

 Les Etats Unis vont-ils prendre des sanctions administratives ciblées telle que l’interdiction d’entrée sur leur territoire contre ces zélés génocidaires ?

Les Nations Unis, l’Union européenne, l’Union Africaine, la CEDEAO vont-elles faire les médecins après la mort ? Le fait génocidaire est devant nous.

 Ses preuves sont encore fumantes, ses théâtres ne sont pas encore pollués, certains de ses concepteurs et planificateurs ne sont pas encore descendus de leur nuage d’arrogance.

C’est le moment d’agir avant qu’ils ne sortent de la posture de la dinde qui est fière d’être nourrie et qui oublie qu’elle s’approche chaque jour du 24 décembre. C’est vraiment le moment. Nous interpellons en urgence absolue Mme Fatou Bensouda, la procureure générale de la cour pénale internationale (CPI) pour sauver les peulhs du Burkina en désactivant et en désinstallant ces nouveaux génocidaires.

Notre conviction est établie. Les vents de l’histoire amèneront tôt ou tard ces malfaiteurs devant la justice nationale ou internationale.

Mais le plus tôt serait le mieux car cela permettrait de réduire le bilan macabre qui ne cesse de s’amplifier.

En se regardant dans le miroir et en s’imposant une minute de silence d’introspection, nos atroces sanguinaires comprendraient à travers un bip de retour de conscience que leur avenir leur ouvre les portes de la prison. 

Si l’humanité reste humaine, ces génocidaires paieront au prix le plus élevé la facture de leurs forfaits.

 A l’heure de la vérité, ils auront beau se retourner, ils ne verront aucun peuple derrière eux. Ils ne verront pas leurs soutiens étourdis actuels du web. Ils seront seuls face à leur destin, face aux âmes d’humains innocents. Seuls et seuls !

Sanou Kadari

Yasmine Traoré.

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