Réforme du secteur de la sécurité en contexte de lutte anti-terroriste au Burkina Faso : Plusieurs recommandations faites afin d’adapter le système juridique actuel

Ce mercredi 04 juillet 2018  à Ouagadougou, a eu lieu la cérémonie de clôture du colloque international sur « la réforme du secteur de la sécurité en contexte de lutte anti-terroriste : ombres et lumières de l’ordre constitutionnel et de l’ordre international ». Organisé par le Centre d’Etude et de Recherche sur le Droit international Général et les Droits de l’Homme (CERDIH) et la Fondation Konrad Adenauer Stiftung, ledit colloque vient de ce fait répondre aux besoins pressants des réformes sécuritaires dans la lutte anti-terroriste au Burkina Faso. Pendant deux jours, quatre panels ont été animés autour de la problématique et s’achevant ainsi sur des recommandations.

Afin d’adapter le système juridique burkinabè au contexte sécuritaire actuel, un colloque international sur « la réforme du secteur de la sécurité en contexte de lutte anti-terroriste : ombres et lumières de l’ordre constitutionnel et de l’ordre international » a été oorganisé les 03 et 04 juillet 2018 à Ouagadougou. Durant deux jours, les experts du droit constitutionnel et international et de la sécurité se sont relayés pour échanger sur les différentes questions juridiques liées aux réformes sécuritaires.

L’analyse et le recoupement donc des différents éléments ont à cet effet permis de révéler qu’aussi bien l’ordre interne qu’international contiennent des mécanismes de réformes du secteur de la sécurité, explique le rapporteur du colloque, Olivier Somé. Toutefois, il poursuit son propos en affirmant que « les deux ordres cités ci-dessus présentent de nombreuses lacunes et insuffisances qui ne sont pas de nature à favoriser les différentes réformes. C’est donc pour cela que la prise en compte des différentes recommandations du colloque pourraient corriger ces dites lacunes et insuffisances », a-t-il noté.

Recommandations formulées

 

Ø Constitutionnaliser l’armée. Cela est une mesure dissuasive
Ø S’inspirer des exemples africains comme le Ghana, le Nigéria
Ø Donner plus de moyens aux forces de sécurité afin d’être plus opérationnel
Ø Encourager les forces de sécurité au lieu de les vilipender
Ø Coordonner et assurer une cohérence dans l’action sécuritaire
Ø Actualiser les codes de conduite et de déontologie car les réalités ne correspondent plus
Ø Solutions structurelles des brigades mixtes qui sont chargées de sécuriser des frontières
Ø Prôner des solutions préventives que curatives
Ø Dépolitiser l’armée pour la rendre plus efficace. L’article 52 de la constitution
Ø Apporter des réponses dissuasives,
Ø Améliorer la capacité de réaction
Ø Travailler sur la police judiciaire
Ø instaurer des dialogues entre forces vives pour déceler les problèmes  ØAdapter les normes internes au droit international car il est impossible de se passer du droit international pour résoudre les questions de sécurité
Ø Renforcer la collaboration entre FDS et civils
Ø Renforcer l’intégration sociale des personnes
Ø Travailler à protéger au maximum les droits de l’homme
Ø Mettre en place un plan de communication efficace
Ø Encadrer et valoriser la sécurité privée,
Ø Créer un Code de sécurité intérieur englobant
Ø Prévoir un fonds d’appui aux troupes en cas d’attaques
Ø Eviter le chevauchement institutionnel et normatif

Avant donc de donner le clap de fin du colloque international, le Pr Abdoulaye Soma, par ailleurs directeur exécutif du CERDIH, a tenu à remercier toute la jeunesse qui s’est mobilisée afin d’assurer la réussite de cette activité.

Pour lui, ce colloque a été une occasion pour experts et participants d’aborder toutes les questions sensibles et quotidiennes du terrorisme impactant la vie de tous les jours.

Et au commissaire de police, Amidou Nébilè, un des participants, d’appuyer « qu’il a en outre permis de savoir que la question du terrorisme est traitée d’abord au plan international et que même au niveau communautaire, il existe des normes et mesures prises en réaction au phénomène ». Et d’ajouter que ce colloque a aussi permis de savoir qu’au niveau interne chaque Etat s’organise afin d’y faire face.

Face aux différentes recommandations formulées, certains participants ont fait cas de leurs attentes. C’est alors qu’Amidou Nébilè a énuméré deux aspects constituant ses attentes. Selon lui, il faut d’abord travailler à ce que ces recommandations soient mises en œuvre. En sus de cela, il a également martelé qu’il faut travailler de telle sorte que les reformes prévues dans les recommandations puissent être accompagnées de volonté politique.

Tout en revenant sur l’importance des recommandations formulées, le conseiller spécial et représentant du Président du Faso, Pierre Sanou a rassuré de l’intégration et de la prise en compte des recommandations dans la politique nationale des réformes sécuritaires en vue.

C’est sur une note de satisfaction et de félicitation que le directeur exécutif du CERDIH a clôturé le colloque tout en parlant de l’élargissement du débat dans d’autres assises prévues pour affiner et peaufiner les réflexions et les questions soulevées.

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